Témoignage de Christine, consacrée

Dans la lettre adressée à tous les consacrés en octobre 2014 à l’occasion de l’année de la vie consacrée le Pape François nous donne 3 objectifs : regarder le passé avec reconnaissance, vivre le présent avec passion, embrasser l’avenir avec espérance.
Regarder le passé avec reconnaissance :
Je rends grâce pour ma famille qui m’a éveillée à la foi. Je suis la seconde d’une famille de neuf enfants. Mes parents exploitaient une petite ferme et ont dû beaucoup travailler pour nous élever et permettre à chacun de nous de suivre des études. Ils ont été pour moi témoins d’une foi vécue en Eglise et mise en œuvre dans leurs actes. J’ai en mémoire plusieurs moments où je les ai vus se démarquer de la culture ambiante pour agir selon leurs convictions. Les relations dans des petites communes rurales sont faites d’amitié, d’entraide mais parfois aussi de médisances ou de recherche d’ intérêt personnel au détriment des autres. Jamais je ne les ai entendus dire des paroles malveillantes à l’égard de qui que ce soit ni entretenir de rancune vis-à-vis de personnes qui leur avait fait du mal.
Je rends grâce pour les expériences qui m’ont permis une rencontre personnelle avec le Seigneur, m’ont donné le goût de la prière… Je pense en particulier aux week-ends organisés par les spiritains à l’Abbaye Blanche à Mortain et pour Taizé où j’ai vécu des moments fondateurs pour ma vie de foi et l’ouverture au monde.
Je rends grâce pour ce moment dont je garde un souvenir lumineux où le Seigneur m’a appelée à lui donner toute ma vie, à le choisir pour seul époux.
Je rends grâce enfin pour la Communauté Réjouis-Toi où j’ai pu exprimer cet appel et être accompagnée pour qu’il puisse mûrir et se concrétiser. Je la reçois encore aujourd’hui comme le terreau où le Seigneur m’a plantée, où il m’a permis de m’enraciner pour grandir dans une foi en Eglise et en devenir témoin.
Je rends grâce pour la fidélité du Seigneur au long de ces années.
Vivre le présent avec passion
Ma vie aujourd’hui est très ordinaire. J’assure la responsabilité de la maison que le diocèse a confié à la communauté Réjouis-toi. Nous sommes une petite fraternité qui jour après jour cherche à persévérer dans une vie de prière, de partage, d’amour fraternel. Notre joie est d’ouvrir notre porte et nos cœurs à ceux qui téléphonent, passent parfois pour demander une écoute, la prière, un service. Lorsque nous recevons des personnes ou des groupes, nous le vivons un peu comme dans une famille. Nous n’avons pas notre « chez-nous » à part mais nous partageons simplement nos lieux, notre table, notre prière… Je suis personnellement très marquée par la spiritualité de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et j’essaie de mettre de l’amour dans les petits actes de la vie quotidienne, ne serait ce que ramasser un petit papier qui traine sur le sol…
Après avoir exercé avec passion le métier d’assistante sociale je me suis réorientée lorsque j’ai pris la responsabilité de la maison et me suis formée pour devenir praticienne de la Méthode Vittoz. J’aime beaucoup ce travail d’accompagnement thérapeutique et c’est une grande joie lorsque je vois des personnes se redresser, se réconcilier avec elles mêmes, s’ouvrir avec émerveillement au monde qui les entoure, renouer des relations plus justes avec leurs proches et leur entourage.
Regarder l’avenir avec espérance
Ma première raison d’espérer est dans la foi en l’amour que Dieu porte à chaque être humain et à notre monde. Il l’a crée avec amour et continue de l’aimer jour après jour. Cet amour n’est pas loin de nous. Dieu l’a mis dans nos cœurs pour que nous puissions nous aussi nous le donner les uns aux autres. Quelques signes qui m’ont touchée : l’émerveillement et la pureté dans l’échange de regard de deux jeunes amoureux, la main d’une personne âgée longuement gardée dans la sienne par son fils lui rendant visite, l’émerveillement de jeunes parents devant leur enfant qui vient de naître…